Notre plan d’action 2024

Notre plan d’action 2024 en 10 axes


1- Poursuivre le développement de Débatlab, en défendant nos entreprises sous toutes leurs  formes (entreprises privées, de l’ESS…) et en faisant rayonner l’association :

  • En pensant sur les choix  politiques, économiques, sociaux, environnementaux des gouvernements et être associés aux réformes et à leur suivi, car ces choix gouvernementaux et ces évolutions législatives ont des conséquences concrètes sur la vie de nos entreprises et des projets que nous accompagnons ; 
  • En continuant à organiser des Débatclubs et Débatfabs (sous forme de webinaires, en hybride et en région). Le prochain est fixé le 6 février sur le thème de l’intelligence artificielle ;
  • En gagnant des adhérentes et des adhérents dans tous les secteurs de la profession : conseil, numérique, métiers associés… (agences, cabinets, civitech… Et collaboratrices et collaborateurs) ;

2- Avec le concours de la Fédération nationale CINOV et de l’OPCO Atlas, promouvoir nos métiers à travers notamment une BD et des vidéos

3- Avec l’IPTIC, lancer les premières formations à l’intention des collaborateurs et collaboratrices de nos agences, cabinet et civitechs – et en particulier des jeunes embauché.es ;

4- Avec le nouveau service “Marchés publics » et le groupe de travail “Commande publique” de la Fédération CINOV, continuer à défendre l’allotissement de nos prestations dans les marchés et à lutter contre toutes les atteintes à la concurrence ; dans cette perspective poursuivre le travail entamé en direction de l’ANCT, du CEREMA et de la CNDP ; 

5-  Avec l’OPQCM, proposer aux agences et cabinets qui le souhaitent, un dispositif de qualification qui permettent aux acheteurs de bien identifier nos compétences

6- Grâce à la Fédération CINOV et avec le financement de l’OPIIEC, conduire deux études, l’une sur ce que représente en 2024  le marché de la concertation et une autre sur les métiers de la concertation 

7 – Poursuivre notre bataille pour l’ouverture des données du débat public

8 – Participer à l’harmonisation des pratiques d’évaluation des démarches participatives

9- A l’occasion des 10 ans de Débatlab, organiser un forum des projets partagés et concertés, avec le concours de nos partenaires 

10 – Poursuivre nos partenariats, d’abord avec la Fédération nationale CINOV, la Fédération régionale Île de France, et nos autres partenaires comme la CNDP, Décider ensemble, la Compagnie nationale des commissaires-enquêteurs, l’ANACEJ, la CNCD, Villes internet, Empreintes citoyennes…

Notre ambition : promouvoir nos métiers, structurer notre filière professionnelle

Le métier de concertant.e consiste à accompagner, dans le dialogue, toutes les parties prenantes à rationaliser les choix autour d’un projet. Il s’agit de promouvoir un équilibre durable entre l’intérêt général et des intérêts particuliers légitimes. La concertation fait appel à une ingénierie, des méthodes et des outils – en particulier numériques- qui vont permettre de mobiliser les parties prenantes à partir d’enjeux identifiés et selon des règles prédéfinies, collecter les points de vue, les restituer, les analyser et permettre à un maître d’ouvrage de prendre des décisions éclairées.

On peut parler des métiers des concertant.e.s dès lorsque les démarches et processus participatifs sont de plus en plus nombreux, que les instances se structurent, que la réglementation en matière de dialogue environnemental se renforce et que le recours à des méthodologies, des outils de plus en plus spécifiques nécessitent une professionnalisation de celles et ceux qui les accompagnent.

Cette professionnalisation se développe avec la montée en puissance des formations à nos métiers, l’émergence de profils de poste spécifiques et la construction progressive de cursus professionnels pour celles et ceux qui les exercent.

Structurer une nouvelle filière professionnelle

Mettre en réseau des acteur.rice.s du débat public, de la concertation et des instances participatives locales ou nationales, mais pourquoi ? Parce que la créativité, l’inventivité, l’enthousiasme de tous celles et ceux qui se consacrent à « fabriquer » du débat public doivent être mieux valorisés et reconnus.

L’association Debatlab souhaite aider une véritable filière professionnelle à se structurer prioritairement sous l’angle du métier, de l’économie et de l’emploi, en travaillant avec des partenaires qui eux s’intéressent davantage à l’angle théorique, philosophique, conceptuel ou sous l’angle des échanges de pratiques ou de savoir-faire.

Les professionnel.le.s de la concertation et du débat public sont de plus en plus nombreux mais leur métier reste flou :

  • Entrepreneur.se.s : elles et ils doivent concilier la satisfaction de leurs client.e.s avec les principes du débat public, être créatif.ve.s et innovant.e.s dans une période de restrictions budgétaires et parfois de repli sur des méthodes classiques ou considérées comme moins risquées.
  • Collaborateur.rice.s d’entreprises (publiques, semi-publiques ou privées) : leur statut est souvent précaire et ils doivent souvent elles et eux-mêmes démontrer la plus-value de leurs postes et trouver la bonne distance avec les « communicant.e.s ». Ils participent de la bonne image de l’entreprise via la responsabilité sociale (RSE) et leur rôle contribue à la réussite des projets.
  • Agent.e.s des collectivités locales, leurs formations, leurs fiches de postes, leurs statuts, les modalités de leurs entrées dans le métier et de leurs carrières sont très hétérogènes et bien peu reconnues. Pour ces agent.e.s, la problématique est semblable à ce qu’ont vécu les « communicant.e.s » dans les années 80-90, quand il a fallu donner des contours à la communication publique pour ne pas les enfermer dans le rôle d’agent électoral ou de marionnnette des élus locaux.

Toutes et tous sont soumis.e.s à cette forme d’injonction contradictoire : défendre leur métier et donc les principes qui l’ont fondé (ceux de la Commission nationale du Débat public pour l’essentiel) et en même temps affronter les multiples obstacles qui se dressent quand on ouvre un débat et que l’on change les règles ancestrales de la décision : du fait du prince au gouvernement du peuple par le peuple !

Il ne s’agit donc pas seulement de trouver un nouvel équilibre entre la représentation et la participation du peuple mais d’entamer une vraie révolution en intégrant du professionnalisme, de l’éthique et de la rigueur là où le bricolage ou -pire- la manipulation sévit encore.

La première ambition de Débatlab, c’est de regrouper tous ces professionnel.le.s pour faire un travail pratique de description du métier, de promotion des savoir-faire et des compétences qui s’y rattachent et de défendre ceux qui l’exercent à temps partiel ou à temps plein.

Un marché dynamique dont les règles doivent être clarifiées

Là où les « communicant.e.s » ont pu obtenir des référentiels décrivant la diversité de leurs métiers, une option dans les concours administratifs dans le secteur public, une reconnaissance dans les conventions collectives dans le privé, les « concertant.e.s » doivent pouvoir être reconnu.e.s eux aussi comme des professionnel.le.s avec des profils particuliers et des formations et des parcours mieux balisés.

Entrepreneur.se.s, inventeur.rice.s, créateur.rice.s d’outils et de méthodologies, universitaires, chercheur.se.s, expert.es publics ou privés, ils et elles sont eux aussi très nombreu-x/ses et se développent sur un marché étroit mais en progression. La demande citoyenne de concertation est exprimée dans tous les sondages d’opinion réalisés en France et le nombre de marchés publics qui mentionnent ce terme est en hausse constante, d’après nos observations.

Cette myriade d’entreprises, d’outils, de méthodes, d’axes de recherche doit se structurer si elle veut être en mesure d’intervenir dans les grands débats publics comme dans les plus petits. Débatlab a pour ambition de représenter cette filière économique en devenir et à l’aider à faire un travail sur elle-même en se structurant et à être plus forte face à des donneur.se.s d’ordre nombreu-x/ses et de plus en plus exigeant.es.

L’offre de services est disparate et la demande s’exprime de manière encore trop floue, même si l’essor de ce qu’on appelle la Civic tech est de plus en plus médiatisé. DebatLab se veut le miroir de l’innovation en la matière et veut faire sauter les obstacles qui la ralentissent, dans un dialogue constructif avec les maîtres d’ouvrage publics et privés : en donnant une place plus importante dans les marchés publics aux petites structures, aux start-ups, aux entreprises innovantes, en permettant et en facilitant les groupements entre elles et en distinguant plus nettement ce qui relève de communication de ce qui relève de la concertation.

Pascal Nicolle, président de Debatlab